Pérennité des usages : exemples de projets réalisés
Exemples de projets réalisés
Travaux de recherche portant sur l’utilisation du chenal de navigation par les poissons
Le transport de marchandises par voie maritime est un élément structurant de l’économie québécoise. Afin de permettre le passage des navires, le Saint-Laurent a été harnaché par des barrages et des écluses, alors que l’aménagement du chenal de navigation a nécessité le dragage de millions de mètres cubes de sédiments. Ces changements ont modifié de façon permanente les différents habitats fauniques du fleuve Saint-Laurent.
Malgré le peu de données disponibles, le chenal de navigation a longtemps été considéré comme une zone désertique d’un point de vue biologique. Cette perception s’explique en partie par la difficulté à échantillonner de façon sécuritaire cette partie du fleuve Saint-Laurent, où la vitesse du courant est rapide et le passage des cargos, fréquent. Dans le cadre du Plan d’action Saint-Laurent, Environnement et Changement climatique Canada ainsi que le Ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs ont réalisé des travaux pour mieux comprendre l’utilisation du chenal de navigation par les poissons.
Ainsi, le navire de recherche Lampsilis, acquis par l’Université du Québec à Trois-Rivières, a permis, de 2007 à 2009, d’explorer une longue portion du chenal de navigation du Saint-Laurent pour mieux comprendre son utilisation et son importance dans le cycle vital des poissons du Saint-Laurent.
Trois autres types d’habitats ont aussi été échantillonnés à des fins comparatives, soit le talus du chenal, les fosses profondes naturelles et le littoral. Les résultats démontrent que le chenal de navigation est un habitat fréquenté par une communauté de poissons diversifiée (27 espèces) et distincte des autres habitats. On y trouve notamment l’esturgeon jaune, deux espèces de doré (noir et jaune) et la barbue de rivière.
Les résultats démontrent aussi que les habitats profonds sont utilisés par les stades juvéniles de plusieurs espèces, notamment l’esturgeon jaune, la barbue de rivière et l’alose savoureuse. Cet inventaire pionnier des poissons du chenal de navigation soulève la question de la cohabitation de la faune aquatique avec le trafic maritime, un enjeu important pour les pêcheries du Saint-Laurent dans un contexte de développement durable de l’industrie maritime.
Pour en apprendre davantage, veuillez consulter la fiche consacrée à ce projet.
Participants
Gouvernement du Canada
- Environnement et Changement climatique Canada
Gouvernement du Québec
- Ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques
- Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs
Technologie d’observation de la terre (TOT) et sécurité civile
L’utilisation des données satellitaires pour prévenir les embâcles fait partie, depuis quelques années, des moyens dont disposent les autorités du Québec et du Canada en matière de sécurité publique, grâce à une collaboration avec l’Agence spatiale canadienne. En effet, des images de RADARSAT-2 les aident à planifier des interventions et à gérer des problèmes de glaces dans les rivières, dans certaines régions hydrographiques.
RADARSAT-2 est un satellite radar canadien lancé en 2007. Il est issu d’une collaboration entre le gouvernement du Canada et l’industrie. Il s’agit d’un des systèmes d’observation de la Terre parmi les plus perfectionnés au monde. Veuillez consulter le site Web de l’Agence spatiale canadienne pour en apprendre davantage. |
Les conseillers régionaux en sécurité civile du ministère de la Sécurité publique du Québec (MSP) peuvent depuis quelques années déjà commander des images Radarsat 2. Les images produites par Radarsat 2 sont livrées au MSP par l’Agence spatiale canadienne et traitées par une équipe de géomatique. Ce traitement, effectué à l’aide d’un algorithme élaboré par le laboratoire de télédétection du Centre Eau Terre Environnement de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), permet à la carte des glaces de prendre naissance.
Les images satellitaires permettent de déterminer le type de glace en présence, le frasil, les amoncellements de glace, les embâcles et les chenaux en eau libre. En un coup d’œil, on obtient une image précise de la situation sur l’ensemble d’un cours d’eau. Le MSP couvre ainsi une majorité des régions du Québec, ce qui lui permet d’analyser les conditions dans des dizaines de rivières qui sont sujettes à des problèmes récurrents d’embâcles et d’inondations. Ce projet contribue notamment à mieux cerner le risque d’inondation en présence de glace et en eau libre, d’appuyer des opérations de sécurité civile et d’aider à la prise de décision des autorités municipales et gouvernementales en préparation et en intervention.
Ces mêmes images Radarsat 2 sont utilisées pour évaluer l’étendue des inondations et permettent, par conséquent, de mieux cartographier les zones inondables, comme ce fut le cas en 2011 lors des inondations en Montérégie. De plus, des images optiques des satellites Pléiades 1A et Pléiades 1B ont permis de voir l’évolution des travaux de rétablissement au centre-ville de Lac-Mégantic, près du site de l’accident survenu en 2013. Le périmètre des opérations et le rayon d’impact de l’accident ont aussi pu être observés par l’entremise d’images du satellite DigitalGlobe.
Vous pouvez accéder aux cartes des glaces et à de l’information additionnelle sur celles-ci, ainsi que sur les produits qui en découlent, par l’entremise de la fiche consacrée à ce projet.
Participants
Gouvernement du Québec
• Ministère de la Sécurité publique
Gouvernement du Canada
• Agence spatiale canadienne