Histoires à succès
Protection de plantes menacées sur la Côte-de-Beaupré
La gentiane et la cicutaire de Victorin sont des plantes rares et menacées présentes dans l’estuaire, aux croisements d'eaux douce et salée du Saint-Laurent. La gentiane de Victorin est une plante annuelle ou bisannuelle. Sa tige est généralement ramifiée et porte jusqu’à une trentaine de fleurs bleues ou violacées. La cicutaire de Victorin est, quant à elle, plus petite et possède des feuilles finement dentelées et des fleurs blanches.
Les espèces exotiques envahissantes (EEE) nuisent à la croissance et à la survie de la gentiane et de la cicutaire, car elles peuvent s’étendre rapidement et former des colonies denses, nuisant à la diversité d'espèces. À l’été 2022, Capitale Nature a démarré un projet pour contrôler et lutter contre le roseau commun et de la renouée du Japon, deux espèces envahissantes sur les rives de la municipalité de Château-Richer, sur la Côte-de-Beaupré.Les terrains visés par ce projet sont riches en biodiversité et se trouvent dans l’habitat faunique de l’oie, de la bernache et du canard, et sont à proximité d’une aire de concentration d’oiseaux aquatiques.
Capitale Nature a procédé à l’arrachage et au bâchage de plus de 300 mètres carrés de colonies de renouée du Japon et a mené des activités de plantation d’espèces indigènes pour revégétaliser le secteur. L’organisme a aussi tenu des activités pour sensibiliser les citoyens à l’importance écologique des espèces menacées et à leur protection, ainsi qu’aux comportements à adopter pour éviter la propagation des EEE dans leur secteur.Dès le printemps 2024, Capitale Nature mettra en œuvre des outils de communication et poursuivra les rencontres en collaboration avec la municipalité afin de joindre les citoyens locaux et de les sensibiliser à ce sujet.
Plantation d’élymes des sables à la Baie-de-Métis pour contrer l’érosion des berges
Situé à Ste-Flavie, dans la région du Bas-Saint-Laurent, le Parc de la rivière Mitis est un endroit riche en biodiversité. Dans ce secteur, l’érosion côtière et l’activité humaine mettent en péril l’écosystème côtier. Le Parc de la rivière Mitis a grandement contribué à la protection de plantes de bord de mer en créant des zones propices à leur développement, à stabiliser les berges et à ralentir la progression de l’érosion.
Ensemble, face à cet enjeu, les membres de la communauté locale et plusieurs acteurs du milieu se sont concertés et ont participé à des activités de nettoyage, de plantation et de sensibilisation.
Dans plusieurs secteurs du littoral du Saint-Laurent, dont la Mitis, la côte recule chaque année lors des tempêtes ce qui cause des pertes de terrain pour les propriétés privées et met en péril les infrastructures en place.
Pensons à l’épisode de grande marée en 2010 qui a frappé les secteurs de Ste-Flavie et de Ste-Luce. Lors de cette tempête, la Mitis a connu un recul moyen de 4,65 mètres de littoral et plusieurs bâtiments ont été détruits. Dix ans plus tard, il reste encore beaucoup à faire dans ce secteur pour restaurer l’écosystème.
C’est à l’été 2019 qu’ont commencé les activités de plantation et de végétalisation des berges. L’Élyme des sables d’Amérique est reconnu pour être une plante favorable à la transplantation. Ces racines fortes aident à capter le sable et à conserver la plage. Pour l’ensemble du projet, 15 000 élymes des sables et 50 rosiers sauvages ont été plantés sur 4 sites. Ces activités se sont échelonnées sur trois étés.
Après la plantation, un suivi a été effectué chaque deux semaines jusqu’à l’automne pour connaitre le taux de survie et de croissance des plantes. Bonne nouvelle, 80% des végétaux plantés ont survécu au premier hiver suivant leur plantation! Grâce à la participation de plus de 500 bénévoles et à l’importante mobilisation de la population locale, ce projet a eu un grand succès tant sur le plan de la sensibilisation que sur la restauration de cet écosystème.
Pour en apprendre plus sur l’élyme des sables, plante essentielle aux environnements côtiers, visionnez cette capsule vidéo : L'élyme des sables: une solution à l'érosion côtière.
Restaurer l’habitat de la perchaude dans le lac Saint-Pierre pour rétablir sa population
La situation de la perchaude dans le lac Saint-Pierre est préoccupante depuis plusieurs années. La perte d’habitat de reproduction de qualité a freiné la croissance de cette espèce dans de nombreux territoires dont celui d’Odanak situé sur la rive est de la rivière Saint-François. La construction d’un nouveau ruisseau dans ce secteur s’avérait nécessaire à la montaison des perchaudes vers le marais afin d’y frayer.
Pour favoriser l’accès à ce lieu de croissance et de reproduction de qualité, le Bureau environnement et terre d’Odanak (BETO) a entrepris en 2017 de rétablir une connexion permanente entre le chenal Tardif – bras de la rivière Saint-François qui se jette dans le Lac Saint-Pierre – et le 2e marais d’Odanak.
Une première évaluation du territoire a été réalisée en 2016 ce qui a permis de définir les composantes du site et d’identifier les espèces de plantes menacées ou vulnérables pour mieux les protéger. Ensuite, un ingénieur a procédé au géoréférencement du site afin de procéder au tracé du nouveau cours d’eau et d’obtenir ses coordonnées géographiques.
Les travaux d’aménagement du ruisseau et de végétalisation du site se sont échelonnés sur 2 ans. Après avoir excavé, nettoyé les roches, et procédé à l’enrochement des rives, un nouveau ponceau mesurant 12 m de long par 1,2 m de diamètre a été installé pour favoriser la libre circulation des poissons.
Grâce au support financier du Programme Interactions communautaires, la collaboration de la communauté locale, des résidents et des partenaires, ces travaux ont pu être réalisés:
- Plantation de 200 arbustes dans les courbes extérieures du cours d’eau, soit 50 saules, 50 cornouillers et 100 aulnes
- 500 mètres de rive restaurée, nettoyée et renaturalisée
D’autre part, un chemin d’accès menant vers le 2e marais a été construit pour les visiteurs, et ce, tout en respectant l’état naturel du lieu. Des clôtures de bois ont également été mises en place afin d’assurer la sécurité des usagers et un panneau d’interprétation a été installé sur place.
Depuis l’aménagement, on remarque que même lors de faibles crues, les perchaudes peuvent se rendre au marais sans contrainte. De plus, les suivis de larves confirment qu’il y a une fraye à chaque année.
Évaluer les cours d’eau tributaires du lac Saint-Pierre afin d’améliorer la qualité de l’eau et les habitats fauniques
Plusieurs problèmes rencontrés par les petits cours d’eau tributaires du lac Saint-Pierre contribuent à la dégradation de la qualité de son eau et de ses habitats. Les principaux enjeux sont l’absence ou la mauvaise qualité des bandes riveraines, l’érosion des rives, la sédimentation et l’apport d’éléments nutritifs véhiculés par les tributaires.
Un projet d’étude-action, financièrement soutenu par le Programme Interactions communautaires du Plan d’action Saint-Laurent, a été mis en œuvre pour mieux comprendre les problématiques qui affectent les cours d’eau tributaires de deux MRC bordant le lac Saint-Pierre. Le volet « étude » a permis d’effectuer la caractérisation de cours d’eau prioritaires afin de décrire les problèmes présents et de préparer des plans d’intervention. Par la suite, le volet « action » a permis de travailler à la restauration de deux tributaires jugés prioritaires pour l’amélioration de la qualité de l’eau et des habitats fauniques du lac Saint-Pierre.
Étude
Dans le cadre de la première partie de ce projet, 68 petits cours d’eau se jetant dans le lac Saint-Pierre ont été caractérisés. Pour chacun d’eux, une évaluation biophysique des lieux a permis de déterminer les facteurs qui contribuent à la dégradation de la qualité de l’eau et des habitats pour la faune. Voici les principaux problèmes qui ont été observés :
- Bandes riveraines absentes ou insuffisantes;
- Rives en milieu agricole très peu végétalisées et instables;
- Ponceaux abîmés, inadéquats, sédimentés et parfois absents;
- Végétation représentant des obstacles à la libre circulation de l’eau et des poissons.
Grâce aux données récoltées, il a été possible d’attribuer une cote de priorité d’intervention à chaque tributaire. Chacune des MRC concernées a, par la suite, reçu un plan d’intervention lui indiquant les mesures à prendre pour améliorer l’état de ses cours d’eau. Ces plans ont aussi été remis au ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec et au ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques du Québec.
Action
La dernière étape du projet a consisté en la mise en œuvre des recommandations visant à restaurer le cours d’eau Lavigne de la MRC D’Autray et le cours d’eau du segment 7 de la MRC Nicolet-Yamaska. Voici, en quelques chiffres, les résultats des travaux de restauration qui y ont été menés.
Cours d'eau Lavigne, MRC D'Autray
Le projet a permis l’aménagement de 67 772 m2 du cours d’eau et de sa bande riveraine, soit :
- Restauration de 4 897 mètres de longueur totale dans le cours d’eau principal et ses branches
- Implantation de bandes riveraines d’une largeur de trois à cinq mètres
- Signature avec 17 propriétaires d’une entente de conservation de bande riveraine à perpétuité
- Remplacement de 23 ponceaux
- Plantation de plus de 15 000 arbustes
Cours d'eau du segment 7, MRC Nicolet-Yamaska
Le projet a permis l’aménagement de 32 051 m2 du cours d’eau par la création de bandes riveraines et d’un corridor forestier, soit :
- Restauration de 1 144 mètres de longueur totale
- Implantation de bandes riveraines d’une largeur de quatre mètres
- Remplacement de huit ponceaux
- Plantation de 10 000 arbustes
Bande riveraine avant la restauration
Bande riveraine après la restauration
Restauration et mise en valeur de l’embouchure de la rivière Brochu
L’embouchure de la rivière Brochu est un milieu naturel exceptionnel de la région nord-côtière. La présence d’une flèche littorale sablonneuse parallèle à la côte permet l’existence d’une petite baie où l’on retrouve un marais salé d’une superficie de 17 hectares. Le mélange de l’eau douce apportée par la rivière et de l’eau salée du golfe du Saint-Laurent en fait un milieu propice au développement et au maintien d’une faune diversifiée.
Ce site exceptionnel est cependant soumis à diverses pressions naturelles et d’origine humaine. Par exemple, on y retrouve des problèmes d’érosion naturelle, mais aussi des problèmes de perte d’habitats et de dégradation de la flèche littorale occasionnées par le passage fréquent de véhicules hors route (VHR).
Afin de protéger ce milieu fragile, entre 2013 et 2016, le Comité ZIP Côte-Nord du Golfe a réalisé un projet de restauration et de mise en valeur de l’embouchure de la rivière Brochu et de son marais salé. Les activités entreprises au cours des deux phases du projet ont notamment permis d’aménager des structures d’observation, de concevoir des outils de sensibilisation à l’intention des citoyens et de restaurer environ 10 000 m2 de flèche littorale par la plantation de près de 70 000 plants d'élymes des sables. Cette revégétalisation a eu entre autres pour effet d’améliorer l’habitat de plusieurs espèces, dont des sites de nidification de la Sterne pierregarin.
Il est possible d’en savoir plus sur les divers volets de ce projet soutenu par le Programme Interactions communautaires du Plan d’action Saint-Laurent en consultant le guide sur le marais salé de la rivière Brochu réalisé par le Comité ZIP Côte-Nord du Golfe (disponible en français seulement).
Restauration de milieux naturels dans le secteur de Matane
Depuis 2002, le groupe environnemental Uni-Vert restaure plusieurs sites naturels situés sur les falaises littorales du fleuve Saint-Laurent, dans le secteur de Matane. Ses interventions ont contribué à préserver la biodiversité locale en restaurant les habitats qu’on y trouvait et en évitant que des matériaux érodés n’étouffent les habitats situés au bas des falaises, en plus de stabiliser le milieu côtier.
Dans le but de contrôler le processus d’érosion des falaises et d’éviter leur décrochement, Uni-Vert poursuit ses efforts de restauration d’habitats à Petit-Matane par l’installation de matelas de branches et de fagots. Les photos ci-dessous permettent d’observer la croissance de nouvelles pousses plantées à cette fin au printemps 2014.
Falaise littorale avant restauration (mai 2014)
Falaise littorale après restauration (septembre 2014)
Plan d’intervention pour la Réserve naturelle des Battures-de-Saint-Augustin-de-Desmaures
La Réserve naturelle des Battures-de-Saint-Augustin-de-Desmaures se trouve à la fois au bord du fleuve Saint-Laurent et à proximité d’un développement urbain et d’activités agricoles. Dans le but d’assurer la pérennité de cet important milieu naturel, la Fondation québécoise pour la protection du patrimoine naturel (FQPPN), en collaboration avec la Corporation du bassin de la Jacques-Cartier, a effectué une caractérisation de 12 cours d’eau qui le sillonnent, afin de répertorier et de cartographier les problématiques auxquelles ils sont confrontés (érosion, dégradation des rives, présence d’espèces floristiques envahissantes ou pollution de l’eau, par exemple).
À la suite de cette caractérisation, la FQPPN a élaboré un plan d’intervention qui comporte des actions concrètes pour remédier à ces problèmes en plus de viser des intervenants potentiels. Ce plan d’intervention permettra de rallier les acteurs du milieu autour d’enjeux communs et de les sensibiliser à l’importance de préserver ces cours d’eau et, par extension, le Saint-Laurent.
Ce projet est un bel exemple de collaboration entre l’organisme (FQPPN) et la Corporation du bassin de la Jacques-Cartier, qui a permis de poser un diagnostic utile. Les participants sont maintenant prêts à passer à l’action et collaborent déjà avec la municipalité de Saint-Augustin-de-Desmaures à cet effet. Ce projet revêt une importance d’autant plus grande compte tenu du développement rapide que connaît ce secteur de la Communauté métropolitaine de Québec.
Le plan d’intervention peut être consulté sur le site Web de la FQPPN au (www.fqppn.org) dans la section Publications.