Espèces exotiques envahissantes
Les espèces exotiques envahissantes, qu’elles soient végétales ou animales, constituent une menace importante pour la biodiversité : elles peuvent causer le déclin des espèces indigènes et bouleverser de façon irréversible l’équilibre naturel qui régnait avant leur introduction.
Projets 2021-2026
Sensibiliser la population aux espèces aquatiques envahissantes
Alors que certaines espèces aquatiques envahissantes ont été introduites accidentellement dans les écosystèmes aquatiques du Saint-Laurent, d’autres y ont été amenées volontairement et ont eu des conséquences négatives. Dans ce contexte, l’éducation et la sensibilisation constituent les meilleures stratégies pour éviter les nouvelles introductions et limiter la propagation.
La précédente étape de ce projet a permis de mettre en commun les efforts de sensibilisation et d’information des ministères provincial et fédéral et de diffuser un message concerté auprès du public. Ce message vise ultimement à provoquer un changement d’habitude chez les clientèles ciblées. L’appréciation et la quantification de ces changements d’habitude représentent toutefois un grand défi. Ce projet vise donc à détecter les obstacles, à convenir des façons de les contourner et à promouvoir les nouveaux comportements souhaités. Les bonnes pratiques en matière de prévention sont essentielles à la sauvegarde des écosystèmes du Saint-Laurent, encore plus dans un contexte de changements climatiques qui pourrait être favorable à la dispersion des espèces aquatiques envahissantes.
Améliorer la détection et le suivi des espèces aquatiques envahissantes
Ce projet s’inscrit dans la poursuite des activités qui ont permis l’établissement de protocoles d’échantillonnage et d’analyse de l’ADN environnemental (ADNe) pour la détection des espèces aquatiques envahissantes dans le Saint-Laurent. Cette première phase a également permis de concevoir des outils génétiques d’identification des espèces animales prioritaires.
La phase 2021-2026 du PASL permettra de continuer l’intégration de l’ADNe dans les activités de détection déjà en place. Ce projet vise donc à tester et à mettre en valeur des méthodes de détection simples en vue de les inclure dans un réseau de détection volontaire des espèces aquatiques envahissantes ouvert aux partenaires. Il permettra d’accroître la capacité de détection de ces espèces au Québec, en favorisant la participation des zones d’intervention prioritaire (ZIP), des organismes de bassins versants (OBV), des municipalités et des associations, mais aussi du grand public. Il proposera également de tester différentes technologies, sous la forme d’un projet pilote en collaboration avec un partenaire et de choisir celles qui pourront être intégrées au réseau. En somme, le réseau de détection volontaire des espèces aquatiques envahissantes permettra d’améliorer la capacité de détection hâtive et de suivi, d’augmenter la couverture spatiale et temporelle et de servir d’outil de sensibilisation du public concernant cet enjeu environnemental.
Mettre en œuvre des plans d’intervention pour lutter contre les espèces aquatiques envahissantes
L’introduction d’espèces aquatiques envahissantes est un enjeu qui menace la biodiversité du Saint-Laurent. D’autant plus que le niveau de risque d’introduction de ces espèces et leurs conséquences sur l'écosystème peuvent être influencés par les changements climatiques. Une détection rapide peut mener à une intervention dans le but de contrôler, voire d’éradiquer l’espèce, et d'en limiter la propagation. Pour coordonner ce type de réponse, un guide pour la planification d’interventions représente un outil d’aide à la prise de décision intéressant. Il permet notamment d’évaluer si une intervention est possible ou souhaitable, et de choisir la meilleure stratégie d’intervention selon la situation, en plus de faciliter la mise en œuvre de l’intervention.
Ce projet du PASL permettra de dresser des plans d’intervention pour les espèces prioritaires qui seront mis en œuvre lors de la détection d’une espèce aquatique envahissante sur le territoire du Québec.
Projets 2016-2021
Sensibiliser la population aux espèces aquatiques envahissantes
Les espèces aquatiques envahissantes, comme la moule zébrée, le roseau commun et le crabe vert, constituent un danger pour la biodiversité québécoise. En effet, elles se multiplient plus rapidement que les espèces locales et entrent en compétition avec elles pour les mêmes ressources. Il apparait important de sensibiliser les citoyens à leur présence afin de limiter la propagation de ces espèces et de favoriser leur détection précoce.
Ce projet vise la production de fiches d’information que les communautés, les utilisateurs du fleuve (pêcheurs, plaisanciers et municipalités) et les citoyens peuvent consulter en tout temps.
Améliorer la détection et le suivi des espèces aquatiques envahissantes
Lors de la première phase de ce projet, nos experts ont établi de nouvelles méthodes d’échantillonnage des espèces aquatiques envahissantes (EAE). L’objectif était de se doter d’outils de veille permettant la détection hâtive des EAE lorsqu’elles sont en phase de précolonisation, c’est-à-dire en faible nombre dans un écosystème aquatique donné, ou encore de suivre la progression d’une espèce déjà établie.
L’analyse d’ADN environnemental (ADNe) est une méthode qui permet la détection de molécules d’ADN des espèces visées dans un échantillon d’eau. Sans mettre de côté les méthodes dites classiques, notamment l’échantillonnage de spécimens par filet, l’analyse d’ADNe permet la détection d’une espèce même lorsqu’elle est en très faible abondance. L’ADN d’une espèce peut se retrouver dans l’eau de diverses provenances, notamment celle de fluides corporels (gamètes, sang, mucus, etc.), des déchets organiques, voire des fragments de peau, d’écailles et des structures en décomposition (feuilles, tiges, carcasses, etc.).
Dans la seconde phase du projet, nos experts ont pour objectifs de concevoir et d’améliorer des méthodes de veille sur les espèces aquatiques envahissantes. En plus de concevoir des façons de détecter un plus grand nombre d’EAE, dont certaines sont aux portes du Québec, ils étendent les zones de veille dans le Saint-Laurent et dans ses tributaires, se concentrent sur les zones jugées plus préoccupantes et augmentent la fréquence annuelle d’échantillonnage. Des protocoles améliorés d’échantillonnages sont également établis.
Établir un plan d’intervention pour lutter contre les espèces aquatiques envahissantes
Les espèces aquatiques envahissantes représentent un risque pour la santé des écosystèmes. Lorsqu’on les détecte dans un nouveau secteur du Saint-Laurent, il faut donc agir de manière rapide et efficace. Diverses mesures adaptées à l’espèce identifiée peuvent être mises en œuvre. Il est possible d’éliminer les individus ou de limiter leur propagation, par exemple en les capturant ou en installant des barrières pour empêcher leur intrusion. Dans tous les cas, il s’agit de contrôler le mieux possible la présence et la dissémination de ces espèces.
La phase initiale de ce projet du PASL avait conduit à l’élaboration d’un cadre pour l’établissement de plans d’intervention pour lutter contre les espèces aquatiques envahissantes. Un plan d’intervention est un outil d’aide à la décision. Il sert à identifier les intervenants, à appuyer les décisions sur la meilleure information, et selon les coûts et les ressources disponibles. La deuxième phase du projet vise à dresser un premier plan d’intervention pour une espèce prioritaire. Ces démarches permettent de guider de manière efficace les interventions sur le terrain et de s’assurer de communications efficaces entre les acteurs concernés.
Étudier les poissons exotiques envahissants et leurs effets sur les moules d’eau douce
Les moules d’eau douce qui vivent dans le fleuve Saint-Laurent utilisent un moyen inusité pour disperser leur progéniture : leurs larves s’accrochent aux branchies et aux nageoires des poissons. Quand elles se métamorphosent, les moules juvéniles se détachent et poursuivent leur développement. Or, depuis la fin des années 1990, un nouveau poisson envahissant a fait son apparition dans le fleuve : le gobie à taches noires.
Lors de la première phase du PASL, nos spécialistes ont démontré en laboratoire que les larves de la moule d’eau douce, que l’on retrouve communément dans le fleuve Saint-Laurent, ne parviennent pas à se développer normalement dans les branchies de ce poisson exotique, lequel les libère avant qu’elles ne soient complètement métamorphosées.
Les scientifiques ont utilisé les outils génétiques pour identifier les larves de moules d’eau douce accrochées aux branchies des gobies à taches noires et des autres poissons exotiques envahissants du fleuve Saint-Laurent. Après analyse, le gobie porte non seulement les larves de moules d’eau douce mais aussi, au moins quatre espèces de moules d’eau douce, dont deux spécialistes. Les résultats suggèrent que la reproduction et la dispersion de certaines espèces de moules spécialistes du Saint-Laurent pourraient être affectées par le gobie à taches noires, particulièrement dans les milieux où cette espèce exotique est très abondante.
Détecter la dissémination et évaluer les impacts de parasites exotiques
En 2012, des chercheurs ont découvert un parasite exotique dans le lac Saint-Louis, le Schyzocotyle acheilognathi. Ce ver intestinal introduit en Amérique du Nord par les carpes asiatiques peut infecter un grand nombre de familles de poissons, y compris les cyprinidés. À cause de lui, les poissons maigrissent et peuvent mourir, surtout quand ils sont jeunes. Dans les Grands Lacs, il a été démontré que ce pathogène s’était propagé par l’intermédiaire des poissons appâts parasités, vendus vivants pour la pêche sportive. Afin de limiter la propagation d’espèces aquatiques envahissantes et d’organismes pathogènes, le Québec a récemment imposé une réglementation plus stricte de l’utilisation des poissons appâts.
Pour ce projet, nos experts étudient trois aspects importants liés à ce parasite exotique : la propagation et l’établissement du parasite dans le fleuve ainsi que sa dispersion, l’efficacité de la législation québécoise sur les poissons appâts et l’état de santé des poissons natifs touchés par ce parasite.
Les analyses réalisées jusqu’à maintenant confirment l’établissement du S. acheilognathi dans le lac Saint-Louis. Des poissons infectés par ce cestode exotique ont également été retrouvés plus en aval, dans la région de Montréal entre 2013 et 2015, suggérant qu’il se propage dans le Saint-Laurent. Les poissons infectés sont des espèces fréquemment utilisées comme appâts pour la pêche sportive avant l’adoption de la nouvelle loi. La fréquence et l’intensité d’infection demeurent toutefois faibles, ce qui suggère peu d’effet sur la santé des poissons porteurs du parasite jusqu’à maintenant.
Projets 2011-2016
Évaluer les effets des poissons exotiques envahissants sur les moules d’eau douce indigènes du Saint-Laurent
La situation de plusieurs espèces de moules d’eau douce du Saint-Laurent est précaire : six se trouvent sur la liste des espèces susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables en vertu de la législation québécoise, et une autre est considérée comme en voie de disparition par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC). Le but de ce projet de recherche est d’évaluer l’hypothèse selon laquelle le gobie à taches noires agirait comme hôte « imposteur » pour les larves de certaines espèces de moules indigènes et nuirait à leur recrutement et à leur dispersion. La situation pourrait aussi être inverse : le gobie pourrait s’avérer un hôte compatible pour les larves de moules, qui s’en trouveraient ainsi favorisées.
Consultez la fiche d'information pour ce projet.
Concerter les initiatives sur les espèces aquatiques envahissantes et les vecteurs d’introduction prioritaires
Pêches et Océans Canada a mené des évaluations de risques liés à l'introduction d’espèces aquatiques envahissantes ainsi qu’aux vecteurs d'introduction. À ce jour, le choix des espèces et des vecteurs retenus pour ces évaluations est fondé sur des consultations effectuées par Pêches et Océans Canada et par le Comité national sur les espèces aquatiques envahissantes (CNEAE). L’ajout d’intervenants concernés par cette problématique permettra d’élargir la concertation et d’harmoniser les priorités d’intervention.
Consultez la fiche d'information pour ce projet.
Élaborer des outils communs d’information et de sensibilisation sur les espèces exotiques envahissantes
Alors que certaines espèces exotiques envahissantes ont été introduites accidentellement dans l’écosystème du Saint-Laurent, d’autres y ont été amenées volontairement et ont engendré des impacts non désirés. Dans ce contexte, la sensibilisation constitue la meilleure manière de limiter leur dispersion. La mise en commun des différentes initiatives et des outils d'information et de sensibilisation sur les espèces exotiques envahissantes permettra d’harmoniser les approches et les messages véhiculés. De plus, cet exercice favorisera la détermination et l’élaboration de nouveaux outils et de documents plus généraux pour une diffusion à grande échelle.
Consultez la fiche d'information pour ce projet.
Harmoniser les programmes et activités de détection et de suivi des espèces aquatiques envahissantes et identifier les lacunes
Plusieurs participants et collaborateurs du Plan d’action Saint-Laurent 2011-2026 mènent des activités de détection et de suivi de la propagation d'espèces aquatiques envahissantes. L'harmonisation de ces programmes et activités permettra de déterminer les lacunes en termes de secteurs géographiques, d’espèces ou d’habitats et d’élaborer des programmes et activités complémentaires afin de les pallier.
Consultez la fiche d'information pour ce projet.
Élaborer des plans d’action et d’intervention concertés en cas de détection d’espèces aquatiques envahissantes
Les espèces aquatiques envahissantes, en plus de pouvoir survivre dans différents habitats et climats, ont habituellement peu ou pas de prédateurs et sont moins affectées par les maladies. Ce sont deux facteurs majeurs qui leur permettent de s’installer rapidement, perturbant ainsi, souvent de manière irréversible, l’équilibre du milieu naturel. Dans ce contexte, des plans d'intervention décrivant les actions prioritaires et identifiant les organismes responsables en cas d'observation de nouvelles espèces aquatiques envahissantes seront élaborés. De plus, des exercices de simulation seront effectués afin de préparer l’ensemble des intervenants à agir de manière concertée et efficace pour limiter la dispersion de ces espèces.
Consultez la fiche d'information pour ce projet.
Harmoniser les bases de données sur les espèces aquatiques envahissantes
Plusieurs participants et collaborateurs gèrent des bases de données sur les espèces aquatiques envahissantes. L’harmonisation de l’information contenue dans celles-ci facilitera l’élaboration d’un tableau général de la situation.
Consultez la fiche d'information pour ce projet.
Élaborer une composante « Espèces aquatiques envahissantes » dans l’Observatoire global du Saint-Laurent
Certains participants et collaborateurs du Plan d’action Saint-Laurent 2011-2026 produisent et diffusent une grande variété de données et d’information concernant les espèces aquatiques envahissantes. L’élaboration d’une composante sur ces espèces dans l'Observatoire global du Saint-Laurent permettra de faciliter l’accès public à cette information et aux organismes qui la produisent.
Consultez la fiche d'information pour ce projet.
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