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Découvertes de nouvelles cyanotoxines dans la rivière Yamaska et dans le lac Saint-Pierre

Échantillon d'eau

Photo: Environnement et Changement climatique Canada

Les cyanobactéries, également connues sous le nom d'algues bleu-vert, sont des organismes microscopiques présents dans les étendues d'eau douce et d'eau salée.

Il existe divers types de cyanobactéries dont certains sont capables de produire des toxines nuisibles aussi appelées cyanotoxines. En raison des activités humaines et des changements climatiques, les cyanobactéries prolifèrent rapidement ce qui peut entrainer des conséquences pour la santé humaine et celle des organismes vivants qui y sont exposés.

Bien qu'une grande variété de cyanotoxines existent, les plus étudiées sont les microcystines qui ont des seuils de qualité établis pour l’eau potable et les eaux récréatives en raison de leurs effets nocifs sur la santé humaine. Avec les avancées technologiques en chimie analytique des toxines non connues sont continuellement identifiées et mesurées dans les environnements affectés. Les conséquences de ces toxines sur la santé vont de troubles du foie et dans certains cas d’exposition aigüe ou chronique, au développement de tumeurs.

Les scientifiques du Plan d’action Saint-Laurent étudient ces toxines pour mieux comprendre leurs impacts sur l’environnement et sur la santé humaine, améliorer les modèles de prédiction de production de cyanobactéries et de cyanotoxines, et mieux cibler les changements dans les pratiques agricoles et la gestion des eaux usées qui peuvent contribuer à réduire leur prolifération.

Pourquoi choisir les secteurs de la Yamaska et du lac Saint-Pierre pour cette étude?

La présence d’une forte activité agricole et du phénomène d’eutrophisation (le vieillissement avancé des cours d’eau causé par un excès de nutriments) sont des conditions favorables pour observer les cyanotoxines. Des études déjà initiées dans le passé dans les secteurs de la Yamaska et du lac Saint-Pierre ont motivé les scientifiques du PASL à poursuivre ces recherches pour en apprendre davantage sur les cyanotoxines. De plus, plusieurs équipes scientifiques du PASL travaillent dans ces bassins versants sur des projets liés aux impacts des pesticides et nutriments causés par les activités agricoles favorisant ainsi le partage d’information et de données entre les experts.

Deux scientifiques qui échantillonnent de l'eau

Quelles sont les découvertes scientifiques de ces recherches?

  • La présence de quatre nouvelles microcystines et anabaenopeptines dans le secteur du lac Saint-Pierre

Grâce à la collecte et l’analyse d’échantillons d’eau de surface, les scientifiques du Plan d’action Saint-Laurent ont pu identifier la présence de quatre nouvelles microcystines et anabaenopeptines dans le secteur du lac Saint-Pierre. (voir article disponible en anglais seulement: A Data-Independent Methodology for the Structural Characterization of Microcystins and Anabaenopeptins Leading to the Identification of Four New CongenersLien externe). Une nouvelle technique rapide et efficace appelée la spectrométrie de masse à haute résolution a été utilisée pour identifier un large éventail de composés produits par les cyanobactéries.

  • Une nouvelle famille de cyanotoxines dominante observée au nord de la rivière Yamaska : les anabaenopeptines

Similaires aux microcystines, les anabaenopeptines sont une famille de cyanotoxines dominante qui a été observée à l’été 2022-2023 au nord de la rivière Yamaska. Il s’agit d’une découverte majeure pour l’équipe du PASL, car ce type de cyanotoxines n’avait jamais été observé auparavant et qui permet d’avoir une meilleure compréhension de la diversité des cyanotoxines et d’étendre nos connaissances à leur sujet.

À l’inverse, lors des visites terrain de juillet 2023, aucun anabaenopeptine n’a été identifié à l’embouchure du lac Saint-Pierre, mais une première apparition de microcystines. On remarque donc une variété des cyanotoxines observées d’un secteur à un autre.

Dans la poursuite de ces recherches, les scientifiques du PASL tenteront de comprendre la diversité des cyanotoxines, d’offrir une surveillance plus complète et précise des plans d’eau et d’identifier les risques associés pour la santé. Les résultats de ces recherches permettront également d’aider à la prise de décisions éclairées des autorités pour lutter contre les cyanotoxines qui sont de plus en plus présentes dans notre environnement.