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La télémétrie acoustique : un outil indispensable pour suivre les espèces aquatiques

émetteur accoustique

Photo: Pêches et Océans Canada

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Usages
Les progrès technologiques des dernières décennies ont changé la façon dont les chercheurs assurent le suivi des espèces fauniques. Le suivi par satellite, par exemple, est rapidement devenu un outil indispensable pour obtenir des données sur les déplacements, la reproduction et la survie des animaux.

Bien que cette méthode soit très efficace sur la terre, le suivi par satellite ne fonctionne pas sous l’eau, car les ondes satellitaires ne peuvent y pénétrer. D'autres techniques ingénieuses ont donc dû être conçues pour suivre les déplacements des poissons, des requins ou des invertébrés comme le homard, les oursins et les concombres de mer dans leur milieu naturel.

L’une de ces techniques est la télémétrie acoustique. Cette méthode est basée sur la réception d’un signal provenant d’un émetteur acoustique implanté dans un organisme vivant.

Une opération délicate

Il existe plusieurs méthodes pour munir les animaux d’un émetteur acoustique. Dans le cas des poissons, l’émetteur est le plus souvent implanté dans la cavité abdominale lors d’une chirurgie sous anesthésie. Le poids de l’émetteur est généralement compris entre 2 et 5 % du poids total du poisson pour éviter d’altérer ses mouvements naturels. Chez les crustacés, l’émetteur peut être collé sur la carapace alors que chez certains mammifères marins, il peut être apposé sur le pelage.

poisson et émetteur accoustique
Photo: Ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs

Le fonctionnement est simple. Pour le bar rayé, par exemple, l’émetteur du poisson envoie un son toutes les 90 secondes à l’appareil d’enregistrement le plus près, appelé le récepteur. Ce signal fournit le numéro unique de suivi du poisson, en plus de la date et de l’heure de son passage. En compilant les informations reçues par l’ensemble des récepteurs, les scientifiques peuvent retracer les déplacements des espèces aquatiques.

Un réseau étendu

L’anguille d’Amérique, le bar rayé et le saumon atlantique sont parmi les 20 espèces de poissons étudiées par le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) et Pêches et Océans Canada (MPO) dans le cadre du suivi des espèces en péril ou exploitées par la pêche sportive et commercialeLien externe, un projet du Plan d’action Saint-Laurent. Ces ministères disposent de plus de 420 récepteurs dispersés dans le fleuve Saint-Laurent, de Montréal jusqu’à la Gaspésie, pour assurer ce suivi.

En novembre, à la fin de la saison, les récepteurs sont récupérés par les équipes et les données sont transférées sur le site collaboratif Ocean Tracking Network (OTN)Lien externe (en anglais seulement) qui offre un accès grand public à différents outils de visualisation, à des « nouvelles » et à des articles scientifiques.

Perspectives d’avenir

Grâce à l’ensemble des données récupérées, les scientifiques et leurs partenaires sont en mesure de suivre les espèces sur un plus grand territoire, de partager leurs connaissances et ainsi assurer leur pérennité dans un écosystème en évolution.