Les nanoplastiques : de petites particules qui ont de gros impacts
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Sans le savoir, nous y sommes exposés chaque jour. Ces particules de plastiques sont libérées dans l’air et retombent en une fine poussière de plastique invisible à l’œil nu. Vu leur taille microscopique, ces particules peuvent se répandre par milliards dans la nature.
Les scientifiques qui œuvrent au sein du Plan d’action Saint-Laurent tentent de comprendre l’impact des nanoplastiques sur la santé des espèces aquatiques.
Contrairement aux macroplastiques ou aux microplastiques qui ont des effets directs sur un animal lorsqu’ils sont ingérés (obstruction du tube digestif par exemple), les nanoplastiques ont des effets plus subtils.
Pour mieux comprendre ces effets, les scientifiques du Plan d’action Saint-Laurent ont analysé les tissus de moules en cage qu’ils ont installées dans des sites contaminés urbains en aval de l’agglomération de Montréal. Comme les moules sont perméables, c’est-à-dire qu’elles ont une grande capacité d’absorption des contaminants, les nanoplastiques pénètrent plus facilement leurs cellules.
À l’aide de microscopes électroniques et d’autres techniques comme la chromatographie liquide utilisée pour séparer les différentes composantes d'un échantillon, les scientifiques ont trouvé des accumulations de nanoplastiques dans la glande digestive des moules. Cette présence de nanoparticules dans l’organisme peut interférer avec les processus internes de l’organisme tant du côté du métabolisme (pauvre apport en énergie) que du système immunitaire. Les chercheurs ont aussi décelé des accumulations anormales de protéines endommagées chez les moules à l’étude; ces protéines endommagées peuvent mener à la dégénérescence des cellules et compromettre la santé des moules.
Bien que les effets à long terme des nanoplastiques sur la santé soient encore à l’étude, les scientifiques du Plan d’action Saint-Laurent continuent de faire progresser la science en développant des techniques novatrices de détection et d’analyse toxicologique sur les espèces aquatiques.
Dans la poursuite de ce projet, il est prévu d’étudier les sources des nanoparticules dans l’environnement (rejets urbains, déchets solides, usures des pneus) et les impacts des pluies abondantes dans le contexte des changements climatiques.