Évaluer l’impact des changements climatiques sur les hauts marais de l’estuaire d’eau douce et élaborer des stratégies de protection des espèces en situation précaire
Contexte et description du projet
Les marais qui bordent le fleuve dans la région de Québec abritent une vingtaine d’espèces végétales en situation précaire, que pourraient mettre en danger les changements climatiques. C'est le cas, entre autres, du gentianopsis de Victorin et de la cicutaire de Victorin, deux plantes désignées menacées au Québec, qui ne poussent que dans l’estuaire d’eau douce et saumâtre du Saint-Laurent. Comme plusieurs autres espèces associées à cet habitat, elles pourraient bien payer le prix du réchauffement climatique, à la suite d’une remontée du niveau de l’eau, d’une mobilité accrue des glaces et d’une plus grande exposition aux vagues.
Ce projet, qui s’est échelonné sur une période de deux ans (2011-2012), a permis de mieux comprendre la dynamique des marais de l'estuaire d'eau douce du Saint-Laurent par une étude approfondie de quatre sites. À chacun de ces sites, une analyse multidate de photographies aériennes et d’orthophotos, une caractérisation de la végétation et des relevés géomorphologiques mensuels ont été réalisés. Un suivi de l’évolution du haut marais a été fait à l’aide de piquets repères mis en place au pied du talus d’érosion marquant la limite avec le bas marais. Plusieurs données météorologiques (précipitations, force et intensité des vents, etc.) ont aussi été analysées.
Résultats
Les principaux résultats montrent que l’érosion des hauts marais de l’estuaire d’eau douce est de l’ordre de quelques centimètres par mois à tous les sites et qu’elle a été causée par différents phénomènes, dont la tempête Irène, qui s’est caractérisée par de forts vents (> 62 km/h) et par d’abondantes précipitations (80 mm). Le second phénomène est lié au départ des glaces en avril 2012, lequel a contribué à l’érosion du haut marais, en arrachant des radeaux de végétation. L’évolution historique des sites à l’étude a mis en évidence une diminution de la superficie du haut marais généralement accompagnée d’une augmentation de celle du bas marais. L’exposition des marais aux vents de tempête, la hauteur du talus, la densité de la végétation et la durée de l’englacement font partie des facteurs qui semblent influencer le plus le taux d’érosion.
Consultez le rapport final au format PDF pour connaître tous les résultats de ce projet:
Ministères participants
Gouvernement du Canada
- Environnement et Changement climatique Canada
Gouvernement du Québec
- Ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques
- Fonds vert Québec-consortium Ouranos (PACC-26)
Autre partenaire
- Centre d’études nordiques (CEN), Université Laval