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Inventaires d’oiseaux après restauration de trois cours d’eau et d’une parcelle agricole de la région du lac Saint-Pierre – Secteur de Baie du Febvre (été 2017)

Introduction

Le lac Saint-Pierre et sa plaine inondable, qui est la plus grande du Québec, représentent l’une des composantes majeures de l’écosystème du Saint-Laurent. Avec, entre autres, plus de 280 espèces d’oiseaux résidents et migrateurs et 78 espèces de poissons, le lac représente un milieu de vie exceptionnel reconnu à l’échelle internationale pour sa grande biodiversité (Réserve de la biosphère de l’UNESCO et site RAMSAR).

Favorisées par la grande fertilité de sa plaine inondable, les activités agricoles sont établies dans la région du lac Saint-Pierre depuis plusieurs centaines d’années. À partir de la deuxième moitié du siècle dernier, les cultures annuelles ont graduellement remplacé les cultures pérennes, et ce, même dans la zone littorale du lac (Dauphin et Jobin, 2016). Les pratiques agricoles associées aux cultures annuelles ont entraîné une détérioration des milieux naturels et ont contribué à la réduction de l’habitat disponible pour de nombreuses espèces fauniques (Latendresse et coll., 2008; Rioux et coll., 2009). Les oiseaux de prairies (Goglu des prés, Sturnelle des prés, etc.), dont les populations sont en déclin (ICOAN, 2012), et la sauvagine font partie des espèces touchées par la disparition des prairies humides et la conversion des cultures pérennes en cultures annuelles. La perte de substrat végétal occasionnée par le travail automnal du sol favorise l’érosion des terres durant les périodes de crue, en plus d’entraîner la destruction de milieux importants pour la reproduction et l’alevinage du poisson au printemps, un facteur clé dans le déclin de la population de perchaudes du lac Saint-Pierre (Magnan et coll., 2017). À ce jour, environ 5 000 hectares d’habitat de reproduction potentiel ont été perdus pour la perchaude (TCRLSP, 2017).

Dans le but de concilier les activités agricoles et la protection de la faune, une approche pour la restauration des habitats fauniques du littoral du lac Saint-Pierre a été développée (Groupe de travail « Intendance en milieu agricole : culture du littoral au lac Saint-Pierre », 2010). Elle comprend notamment l’entretien de cours d’eau (reprofilage des berges, plantation, etc.), ainsi que la reconversion de cultures annuelles en cultures pérennes ou en prairies naturelles. À cet égard, trois cours d’eau du secteur de Baie-du-Febvre ont été restaurés en 2012 dans le but de rétablir l’habitat du poisson tout en permettant la culture des terres adjacentes. Parallèlement à ces travaux, une parcelle agroforestière a été créée à la ferme Bertco dans le but d’évaluer les impacts sur la faune et l’agronomie d’intercaler dans un même champ des cultures traditionnelles de céréales (ou de luzerne) et des rangées d’arbres (chênes, érables, peupliers, noyers) espacées de 40 mètres.

Des inventaires d’oiseaux ont été réalisés une première fois à l’été 2012, afin de dresser un portrait des communautés aviaires présentes sur ces quatre sites (c. à d. les trois cours d’eau et la parcelle agroforestière) avant le début des travaux d’aménagement et de restauration. De nouveaux inventaires ont été effectués à l’été 2017, afin d’évaluer l’évolution des communautés aviaires cinq ans après la réalisation des travaux.

Cette approche s’inscrit dans le cadre du projet « Restaurer le littoral du lac Saint Pierre », qui est codirigé par le Service canadien de la faune (SCF) d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) et le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec (MFFP) dans le cadre de la programmation du Plan d’action Saint Laurent (PASL) pour 2016-2021.

Résumé de la méthode

Localisation et description des sites d’inventaire d’oiseaux

Les trois cours d’eau à l’étude sont situés dans la portion sud-est de la plaine inondable du lac Saint-Pierre, dans le secteur de Baie-du-Febvre (MRC de Nicolet-Yamaska). Il s’agit de la rivière Brielle et des ruisseaux Côté-Lefebvre et Blondin. La parcelle agroforestière est quant à elle située à l’extérieur de la zone de récurrence de 0 à 100 ans, sur la propriété de la ferme Bertco. La localisation de ces sites est présentée à la figure 1.

Figure 1. Localisation des sites d’inventaire d’oiseaux

Figure 1. Localisation des sites d’inventaire d’oiseaux

Description longue

Carte montrant le secteur de Baie-du-Febvre et le fleuve Saint-Laurent ainsi que les trois ruisseaux et la parcelle agroforestière ayant fait l’objet des inventaires.

Cours d’eau

Les trois cours d’eau restaurés en 2012 et faisant l’objet d’un suivi se trouvent en territoire agricole (figure 2). Les travaux de restauration réalisés comprennent le reprofilage des berges ainsi que la plantation d’arbres et d’arbustes.

Figure 2. Occupation du sol dans les environs des trois cours d’eau (zone de récurrence de 0 à 100 ans)

Figure 1. Localisation des sites d’inventaire d’oiseaux

Source : ECCC et MDDELCC, 2017

Description longue

Carte montrant les ruisseaux et les alentours. Un code de couleur indique l’utilisation des terres dans le secteur. Les catégories suivantes sont indiquées : agricole indéterminé, agricole non cultivé, culture annuelle, culture pérenne, eau libre, friche, marais, marécage, milieu anthropique, milieu forestier, prairie humide.

Rivière Brielle

La rivière Brielle, dont le tronçon restauré est d’une longueur de 2 km, se situe dans la municipalité de Baie-du-Febvre. Elle est bordée au nord par des terres du ministère de la Défense nationale et au sud par des cultures annuelles. Environ une trentaine de fossés agricoles s’y déversent. En juin 2017, lors de la période d’inventaire des oiseaux, les champs attenants à la rivière n’étaient pas cultivés car ils étaient encore inondés ou trop humides après une décrue récente. Les végétaux plantés dans la bande riveraine en 2012 n’ont pas survécu ou ont été détruits.

Ruisseau Côté-Lefebvre

Le ruisseau Côté-Lefebvre, dont le tronçon restauré est d’une longueur de 1,4 km, se situe dans la municipalité de Baie-du-Febvre. Il draine des terres agricoles de part et d’autre de la route 132 et se jette dans la rivière Brielle. Dans le tronçon restauré, le ruisseau est bordé de cultures annuelles uniquement. En juin 2017, lors de la période d’inventaire des oiseaux, la plupart des champs attenants au ruisseau n’étaient pas cultivés, car ils étaient encore inondés ou trop humides après une décrue récente. Les végétaux plantés dans la bande riveraine en 2012 n’ont pas survécu ou ont été détruits.

Ruisseau Blondin

Le ruisseau Blondin, dont le tronçon restauré est d’une longueur d’environ 0,7 km, se situe entre la route 132 et des terres du ministère de la Défense nationale dans la municipalité de Nicolet. Les eaux de ruissellement des terres agricoles situées au sud de la route 132 constituent la principale source de ce ruisseau, et celui ci se déverse directement dans le lac Saint-Pierre. Des cultures pérennes et un boisé de faible dimension bordent le ruisseau Blondin. En juin 2017, lors de la période d’inventaire des oiseaux, l’eau débordait du lit du ruisseau et ses berges, y compris la bande de végétation riveraine, étaient inondées sur les deux tiers de leur longueur. Les végétaux plantés lors des travaux de restauration en 2012 avaient cependant bien pris racine, à l’exception de quelques noyers qui semblaient desséchés.

Parcelle agroforestière Bertco

La parcelle Bertco est située dans la municipalité de Baie-du-Febvre, entre la route 132 et le chemin du Pays Brûlé. Elle consiste en un aménagement de 10 ha où un système agroforestier intercalaire (SAI), alternant des rangées d’arbres et des bandes de terres cultivées, a été mis en oeuvre (figure 3; Rivest et coll., 2018). Le SAI mis en œuvre à la ferme Bertco en est un de deuxième génération, caractérisé par un espacement de 40 m entre les rangées (cette distance varie de 8 à 15 m pour les SAI de première génération et de 25 à 40 m pour les SAI de deuxième génération). Au total, le SAI compte quatre rangées d’arbres constituées de feuillus nobles à croissance modérée (chênes, érables ou noyers) séparés les uns des autres par des peupliers hybrides à croissance rapide, une disposition qui permet de répartir la récolte de bois dans le temps (Rivest et coll., 2018). Sur les bandes de terre entre les rangées d’arbres, les propriétaires procèdent à la rotation annuelle des cultures de céréales et de légumineuses (en 2017, la culture était du maïs). La parcelle est bordée par un boisé au nord, par d’autres cultures annuelles et une coulée agricole à l’est et au sud et par une haie brise-vent de mélèzes laricins à l’ouest. Le territoire de la ferme Bertco, étant situé à l’extérieur de la zone de récurrence de 0 à 100 ans, n’est pas couvert par la Cartographie de l’occupation du sol des basses-terres du Saint-Laurent réalisée par ECCC et le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) [2017].

Figure 3. Limites de la parcelle agroforestière Bertco

Figure 3. Limites de la parcelle agroforestière Bertco

(Source : Google Earth, 2017)

Description longue

Photo aérienne de la parcelle agroforestière Bertco et ses alentours.

Méthodes d’inventaire d’oiseaux

La première étape de la planification des travaux a consisté en la vérification de la présence d’espèces en péril sur les sites d’inventaire. En effet, la présence de telles espèces aurait pu exiger l’utilisation de méthodes d’inventaire particulières, adaptées aux espèces en péril observées, ou encore, si ce n’était pas déjà fait, la révision des travaux de restauration prévus. Les données du Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec (CDPNQ, 2017) ont été utilisées à cette fin. Comme aucune espèce en péril ne figurait dans la base de données pour les sites d’inventaire, la planification des travaux a pu être réalisée sans précautions particulières à cet égard. 

Les inventaires d’oiseaux ont été réalisés à l’aide de techniques permettant de relever la majorité des espèces présentes sur les sites tout en obtenant des données d’abondance relative pour plusieurs d’entre elles.

Les oiseaux qui s’alimentaient au vol (p. ex., les hirondelles) ou qui se déplaçaient en vol dans l’habitat ou au-dessus de celui-ci étaient notés et comptabilisés, alors que les oiseaux qui ne faisaient que survoler le site sans l’utiliser (p. ex., les urubus ou les goélands haut dans les airs) étaient notés, mais n’ont pas été comptabilisés lors du bilan des inventaires.

Cours d’eau

La méthode des transects a été privilégiée pour l’inventaire des oiseaux des trois cours d’eau situés dans les secteurs de Baie-du-Febvre et de Nicolet. Cette méthode a consisté à faire un dénombrement complet des oiseaux en marchant lentement (à une vitesse de 2 ou 3 km/h) le long de l’une des rives d’un cours d’eau et en notant tous les oiseaux vus ou entendus à proximité, y compris dans les milieux adjacents. Les individus repérés sur l’une ou l’autre des rives du cours d’eau ont été consignés (Deschênes et coll., 1999; Jobin et coll., 2001).

Pour chacun des oiseaux recensés, l’observateur a dû consigner le type de recensement (visuel [individu, nid, famille] ou auditif [cri, chant]) et le sexe de l’oiseau (si possible). Pour un individu donné, seul le comportement le plus révélateur de la nidification a été consigné; par exemple, lorsqu’un même oiseau a émis un cri et un chant, c’est le chant, un comportement territorial, qui a été consigné. Si ce même oiseau avait été observé dans son nid ou en présence de jeunes, c’est cette observation qui aurait été consignée puisqu’elle permet de confirmer la nidification. Les individus ont été considérés comme différents lorsque l’observateur les a entendus ou vus simultanément ou quand les observations ont été suffisamment éloignées les unes des autres pour qu’elles ne puissent concerner le même individu. En cas d’incertitude, l’observateur a dû considérer qu’il s’agissait du même oiseau.

La position de chaque individu recensé par rapport au cours d’eau (eau libre, rive, bande de végétation riveraine ou milieu adjacent) a été consignée. Pour tout oiseau recensé dans la bande de végétation riveraine, la composition végétale de celle-ci, à savoir si elle était dominée par des arbres, des arbustes, des herbacées ou une combinaison d’entre eux, a aussi été consignée. Pour tout oiseau recensé dans un milieu adjacent, l’observateur a dû préciser la position de l’oiseau, à savoir s’il se situait dans les premiers 25 mètres de ce milieu (milieu adjacent immédiat) ou à une distance supérieure à 25 mètres (milieu adjacent éloigné); l’habitat alors utilisé a aussi été consigné (Deschênes et coll., 2003).

Des cartes des sites d’inventaire ont été produites au préalable, et les coordonnées géographiques inscrites sur les cartes ont permis à l’observateur de se positionner sur le terrain à l’aide d’un GPS. Un seul observateur a participé au dénombrement. Les sites ont été visités à deux reprises à plus de sept jours d’intervalle en juin 2017. Les inventaires ont été réalisés entre le lever du soleil et 10 h du matin dans des conditions idéales (ciel dégagé à partiellement couvert, précipitations nulles, vent nul à faible).

Lors de la compilation des données, la convention suivante a été utilisée : un oiseau vu ou entendu crier (mâle ou femelle) = 0,5 couple; un mâle chanteur ou une famille vu ou entendu, ou un nid observé = 1 couple. Comme les cours d’eau ont été visités à deux reprises, c’est la valeur la plus élevée pour chaque espèce qui a été retenue (meilleur indice de la capacité de support du milieu).

Parcelle agroforestière Bertco

Le protocole retenu pour l’inventaire de la parcelle agroforestière est inspiré de celui utilisé au même site en 2012 lors des inventaires pré-restauration et il a consisté en un dénombrement complet des oiseaux présents dans la parcelle. Pour ce faire, l’observateur a marché lentement (à une vitesse de 2 ou 3 km/h) le long de transects distants d’environ 50 mètres et a noté tous les oiseaux vus ou entendus. Trois transects ont été nécessaires pour couvrir la parcelle.

Pour chacun des individus recensés, l’observateur a dû consigner le type de recensement (visuel [individu, nid, famille] ou auditif [cri, chant]) et le sexe de l’oiseau (si possible). Pour un individu donné, seul le comportement le plus révélateur de la nidification a été consigné (pour plus de détails sur la façon de consigner les oiseaux recensés, se référer à la section sur les cours d’eau). L’observateur a aussi consigné la position de chaque oiseau par rapport à la parcelle (à l’intérieur ou à l’extérieur de celle-ci) ainsi que l’habitat utilisé.

Un seul observateur a participé au dénombrement. Les sites ont été visités à deux reprises à plus de sept jours d’intervalle en juin 2017. Les inventaires ont été réalisés entre le lever du soleil et 10 h 45 du matin dans de bonnes conditions (ciel dégagé à partiellement couvert, précipitations nulles à faibles, vent faible).

Lors de la compilation des données, les observations ont été converties en nombre de couples selon la convention décrite dans la section sur les cours d’eau.

Résumé des principaux résultats et conclusion

Cours d’eau

Les inventaires des cours d’eau ont été réalisés dans des conditions météorologiques idéales, mais des niveaux d’eau élevés et des débordements ont été observés à plusieurs endroits. Cette situation a fait en sorte que les oiseaux aquatiques étaient plus nombreux qu’à la normale aux ruisseaux Blondin et Côté Lefebvre et que l’inventaire de la rivière Brielle a dû être abandonné.

Avec une longueur de transect deux fois moins importante, le ruisseau Blondin comptait néanmoins, dans sa zone riveraine, deux fois plus d’espèces que le ruisseau Côté Lefebvre (21 contre 10). On y a aussi recensé en moyenne près de six fois plus de couples par kilomètre (49,3 contre 8,7). La présence de végétaux ligneux dans la bande riveraine, de cultures pérennes dans les milieux adjacents et de milieux plus diversifiés en général dans l’habitat contribue à expliquer cette différence. En plus d’être inondées, les berges du ruisseau Côté-Lefebvre présentaient peu de végétation, voire aucune.

Au ruisseau Côté-Lefebvre, les cinq espèces les plus abondantes étaient, en ordre décroissant, le Bruant chanteur, l’Hirondelle bicolore et, à égalité, le Bruant des prés, le Chevalier grivelé et le Quiscale bronzé. Ces espèces représentent 80% des couples observés. La nidification du Chevalier grivelé a été confirmée par l’observation d’un nid contenant quatre œufs dans la bande riveraine herbacée.

Les espèces les plus rencontrées dans la zone riveraine du ruisseau Blondin étaient, en ordre décroissant, le Carouge à épaulettes, le Bruant des marais, le Canard colvert, à égalité au quatrième rang la Bécassine de Wilson, le Bruant chanteur et la Guifette noire et, au cinquième rang, la Sarcelle d’hiver. Ces espèces représentent 65 % des couples observés.

L’utilité de la plantation d’arbres et d’arbustes dans les bandes de végétation riveraine a déjà été démontrée par plusieurs auteurs (Goupil, 1995; Maisonneuve et Rioux, 1998; Ministère de l’Environnement du Québec, 1998; Nourry, 2006). Les résultats obtenus dans le cadre de la présente étude confirment ce constat puisqu’un plus grand nombre d’espèces (8) et une plus grande densité de couples par kilomètre de rive (20,7) ont été mesurés dans la bande riveraine du ruisseau Blondin (présence d’herbacées, d’arbustes et d’arbres) que dans la bande riveraine dépourvue d’essences ligneuses du ruisseau Côté-Lefebvre (quatre espèces et 3,1 couples/km).

Les niveaux d’eau élevés en 2017, comparativement à ceux en 2012, rendent difficiles les comparaisons justes des résultats obtenus entre ces deux années. Cette situation explique pourquoi les principales différences entre les années 2012 et 2017 se situent au niveau des espèces nichant au sol et des espèces attirées par l’eau. Les espèces nichant au sol étaient plus abondantes en 2012 qu’en 2017 pour les deux cours d’eau inventoriés, alors que davantage d’espèces attirées par l’eau ont été recensées dans le secteur du ruisseau Blondin en 2017. C’est tout le contraire pour le ruisseau Côté-Lefebvre, où davantage d’espèces de canards étaient présentes en 2012. L’inondation des bandes riveraines herbacées pourrait avoir privé ces espèces de leurs sites de nidification en 2017.

En 2017, le ruisseau Côté-Lefebvre comptait une seule espèce à statut précaire, soit le Pygargue à tête blanche (espèce désignée vulnérable au Québec), tandis que le ruisseau Blondin comptait deux espèces à statut précaire, soit l’Hirondelle rustique (espèce désignée menacée au Canada), et le Pioui de l’Est (espèce désignée préoccupante au Canada).

Parcelle agroforestière Bertco

Les inventaires de la parcelle agroforestière Bertco ont été réalisés dans de bonnes conditions météorologiques. Au total, 40 espèces ont été observées lors des inventaires. Dix espèces formant 14,5 couples se trouvaient dans la parcelle aménagée alors que 37 espèces formant 67 couples utilisaient les milieux adjacents. Deux espèces comptaient parmi les plus abondantes en 2012 et en 2017 : le Bruant chanteur et le Bruant vespéral. Le Pluvier kildir, qui a vu son habitat de nidification modifié par la croissance d’arbres intercalés aux cultures, n’a pas été recensé dans la parcelle en 2017. En contrepartie, la nidification du Bruant des prés, une autre espèce associée aux milieux ouverts, a été confirmée en 2017 dans la parcelle aménagée alors que l’espèce n’avait pas été observée en 2012. En outre, la présence d’arbres pourrait expliquer l’observation en 2017 d’espèces absentes en 2012, comme le Jaseur d’Amérique, l’Oriole de Baltimore, le Pic flamboyant et le Tyran huppé.

Les milieux adjacents, en particulier les boisés, abritaient une grande diversité d’espèces, et leur importance pour la faune en zone de culture intensive est incontestable. Moins d’espèces fréquentaient les milieux adjacents occupés par des cultures annuelles que la parcelle aménagée (3 contre 10), ce qui tend à démontrer que la présence d’arbres permet à cet habitat d’accueillir un plus grand nombre d’espèces.

En 2017, deux espèces à statut précaire ont été recensées lors des inventaires de la parcelle Bertco, soit la Grive des bois (espèce désignée menacée au Canada) et le Pioui de l’Est (espèce désignée préoccupante au Canada). Ces espèces ont été observées dans les milieux forestiers adjacents.

Bibliographie

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Rédaction

Alexandre Nicole et Diane Dauphin
Service canadien de la faune
Région du Québec
Environnement et Changement climatique Canada

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