Inventaires d’oiseaux (printemps 2019) préalables à la restauration d’un aménagement faunique dans le littoral du lac Saint-Pierre – Segment 2, Saint-Barthélemy
Introduction
Le lac Saint-Pierre et sa plaine inondable, qui est la plus grande du Québec, représentent l’une des composantes majeures de l’écosystème du Saint-Laurent. Avec, entre autres, 288 espèces d’oiseaux résidents ou migrateurs et 79 espèces de poissons (MDDEFP, 2013), le lac est un milieu de vie exceptionnel reconnu à l’échelle internationale pour sa grande biodiversité (Réserve mondiale de la biosphère de l’UNESCO et site RAMSAR).
Favorisées par la grande fertilité de sa plaine inondable, les activités agricoles sont établies dans la région du lac Saint-Pierre depuis des centaines d’années. À partir de la deuxième moitié du siècle dernier, les cultures annuelles ont graduellement remplacé les cultures pérennes, et ce, même dans la plaine inondable du lac (Dauphin et Jobin, 2016). Les pratiques agricoles associées aux cultures annuelles ont entraîné une détérioration des milieux naturels et ont contribué à la réduction de l’habitat disponible pour de nombreuses espèces fauniques (Latendresse et coll., 2008; Rioux et coll., 2009). Les oiseaux de prairies (Goglu des prés, Sturnelle des prés, etc.), dont les populations sont en déclin (ICOAN, 2019), et la sauvagine font partie des espèces touchées par la disparition des prairies humides et la conversion des cultures pérennes en cultures annuelles. La perte de substrat végétal occasionnée par le travail automnal du sol favorise l’érosion des terres durant les périodes de crues, en plus d’entraîner la destruction de milieux importants pour la reproduction et l’alevinage du poisson au printemps, un facteur clé dans le déclin de la population de perchaudes du lac Saint-Pierre (Magnan et coll., 2017). À ce jour, environ 5 000 hectares d’habitat de reproduction potentiel ont été perdus pour la perchaude (TCRLSP, 2017).
Dans le but de concilier les activités agricoles et la protection de la faune, une approche pour la restauration des habitats fauniques du littoral du lac Saint-Pierre a été développée (Groupe de travail « Intendance en milieu agricole : culture du littoral au lac Saint-Pierre », 2010). Elle comprend notamment l’entretien de cours d’eau (reprofilage des berges, plantation, etc.) ainsi que la reconversion de cultures annuelles en cultures pérennes ou en prairies naturelles. À cet égard, différents aménagements sont en cours de réalisation depuis 2017 dans les secteurs de Berthierville et de Saint-Barthélemy, lesquels contribueront à restaurer les fonctions écologiques du lac Saint-Pierre.
Des inventaires d’oiseaux ont été réalisés en 2012, 2017 et 2018 afin de dresser un portrait des communautés aviaires présentes au niveau de sept cours d’eau ainsi que dans trois aménagements fauniques dans les secteurs de Baie-du-Febvre, Berthierville et Saint-Barthélemy (Jobin, 2015; Nicole et Dauphin, 2018a, 2018b, 2019a et 2019b). En 2019, un suivi pré-restauration de l’utilisation du Segment 2 (à Saint-Barthélemy sur la rive nord du fleuve) par les oies et la sauvagine en migration a été effectué. Ces inventaires procurent des données de base à partir desquelles les bénéfices éventuels des aménagements pour les oiseaux pourront être évalués.
Cette approche s’inscrit dans le cadre du projet « Restaurer le littoral du lac Saint-Pierre » qui est codirigé par le Service canadien de la faune (SCF) d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) et le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec (MFFP), dans le cadre de la programmation du Plan d’action Saint-Laurent (PASL) pour la période 2016-2021 (http://planstlaurent.qc.ca/fr/biodiversite.html).
Rédaction
Alexandre Nicole
Service canadien de la faune
Région du Québec
Environnement et Changement climatique Canada
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