Aller directement au contenu.

Inventaires d’oiseaux (été 2018) préalables à la restauration de deux aménagements fauniques et de quatre cours d’eau dans le littoral du lac Saint-Pierre – Secteur Berthierville-Maskinongé

Introduction

Le lac Saint-Pierre et sa plaine inondable, qui est la plus grande du Québec, représentent l’une des composantes majeures de l’écosystème du Saint-Laurent. Avec, entre autres, 288 espèces d’oiseaux résidents ou migrateurs et 79 espèces de poissons (MDDEFP, 2013), le lac est un milieu de vie exceptionnel reconnu à l’échelle internationale pour sa grande biodiversité (Réserve de la biosphère de l’UNESCO et site RAMSAR).

Favorisées par la grande fertilité de sa plaine inondable, les activités agricoles sont établies dans la région du lac Saint-Pierre depuis plusieurs centaines d’années. À partir de la deuxième moitié du siècle dernier, les cultures annuelles ont graduellement remplacé les cultures pérennes, et ce, même dans la zone littorale du lac (Dauphin et Jobin, 2016). Les pratiques agricoles associées aux cultures annuelles ont entraîné une détérioration des milieux naturels et ont contribué à la réduction de l’habitat disponible pour de nombreuses espèces fauniques (Latendresse et coll., 2008; Rioux et coll., 2009). Les oiseaux de prairies (Goglu des prés, Sturnelle des prés, etc.), dont les populations sont en déclin (ICOAN, 2012), et la sauvagine font partie des espèces touchées par la disparition des prairies humides et la conversion des cultures pérennes en cultures annuelles. La perte de substrat végétal occasionnée par le travail automnal du sol favorise l’érosion des terres durant les périodes de crues, en plus d’entraîner la destruction de milieux importants pour la reproduction et l’alevinage du poisson au printemps, un facteur clé dans le déclin de la population de perchaudes du lac Saint-Pierre (Magnan et coll., 2017). À ce jour, environ 5 000 hectares d’habitat de reproduction potentiel ont été perdus pour la perchaude (TCRLSP, 2017).

Dans le but de concilier les activités agricoles et la protection de la faune, une approche pour la restauration des habitats fauniques du littoral du lac Saint-Pierre a été développée (Groupe de travail « Intendance en milieu agricole : culture du littoral au lac Saint-Pierre », 2010). Elle comprend notamment l’entretien de cours d’eau (reprofilage des berges, plantation, etc.) ainsi que la reconversion de cultures annuelles en cultures pérennes ou en prairies naturelles. À cet égard, différents aménagements sont en cours de réalisation depuis 2017 dans les secteurs de Berthierville et de Maskinongé, lesquels contribueront à restaurer les fonctions écologiques du lac Saint-Pierre.

Des inventaires d’oiseaux ont été réalisés à l’été 2017 afin de dresser un portrait des communautés aviaires présentes au niveau de quatre cours d’eau avant leur aménagement ainsi que dans un aménagement faunique (terre agricole). En raison des niveaux d’eau élevés de 2017, les inventaires ont été reconduits en 2018, une année aux conditions hydrologiques plus typiques, dans le but de caractériser avec précision les communautés aviaires qui fréquentent les différents sites. Un aménagement faunique a aussi été ajouté. Ces inventaires procurent des données de base à partir desquelles les bénéfices éventuels des aménagements pour les oiseaux pourront être évalués.

Cette approche s’inscrit dans le cadre du projet « Restaurer le littoral du lac Saint-Pierre » qui est codirigé par le Service canadien de la faune (SCF) d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) et le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec (MFFP), dans le cadre de la programmation du Plan d’action Saint-Laurent (PASL) pour 2016-2021.

 
Rédaction

Alexandre Nicole et Diane Dauphin
Service canadien de la faune
Région du Québec
Environnement et Changement climatique Canada

 

Version complète PDF

Pour un format accessible de ce document, veuillez communiquer avec nous.