Gestion intégrée
La gestion intégrée du Saint-Laurent
Qu’est-ce que la gestion intégrée du Saint-Laurent?
Une approche inclusive
La gestion intégrée du Saint-Laurent est un processus permanent basé sur la concertation de l’ensemble des décideurs, des usagers et de la société civile, instauré pour une planification et une meilleure harmonisation des mesures de protection et d’utilisation des ressources de cet important écosystème, et ce, dans une optique de développement durable.
Contexte
Les enjeux auxquels le Saint-Laurent est confronté varient en fonction de leur importance relative (opinion publique, priorité d’action, etc.), de leur statut (stabilité, dégénération ou amélioration) ou simplement en raison de l’émergence de nouvelles problématiques.
Les acteurs concernés par le Saint-Laurent sont nombreux. Les gouvernements du Canada et du Québec exercent leur compétence respective à l’égard du Saint-Laurent notamment par l’entremise de programmes relevant de ministères, d'organismes et d'agences gouvernementales. À ces activités s’ajoutent celles du milieu municipal, des communautés autochtones et de l’ensemble des usagers du Saint-Laurent et de la société civile.
Cette situation appelle la mise en œuvre d’une approche de gestion permettant de promouvoir un climat favorable à la concertation de l’ensemble des décideurs et des usagers du Saint-Laurent. L’objectif visé est d'assurer une juste représentation des intérêts et des besoins des acteurs interpellés, de manière à concilier leurs activités et interventions de manière cohérente.
Le succès de cette démarche, qui permettra de bien cerner les enjeux et de convenir de priorités d’action et d’objectifs communs, dépend de la participation de chacun au processus de concertation.
La concertation : le « faire ensemble »
La concertation se définit comme un processus induit ou autonome de construction collective de questions, de visions, d’objectifs ou d’actions communes au moyen d’un dialogue horizontal entre des participants qui s’engagent volontairement et qui reconnaissent mutuellement leur légitimité à participer (Beuret, 2006).
La concertation est donc un processus et non une procédure. En amont de la concertation, un « univers de coopération » se construit, à savoir un langage commun, une reconnaissance de légitimité. La prise de décision n’est pas l’objectif premier de la concertation; son intérêt réside avant tout dans le fait de construire ensemble des objets communs, lesquels guideront ensuite la mise en œuvre d’actions complémentaires et synergiques par l’ensemble des acteurs (inspiré de l’Académie de l’eau, 2008).
Mécanismes de gouvernance
La réflexion sur le concept de gestion intégrée du Saint-Laurent a été amorcée dans le cadre de la 4e Entente Canada-Québec sur le Saint-Laurent (2005-2010).
L’instauration d’une nouvelle gouvernance des ressources en eau au Québec a été entreprise avec l’adoption de la Politique nationale de l’eau en 2002 et confirmée par l’adoption en 2009 de la Loi affirmant le caractère collectif des ressources en eau et visant à renforcer leur protection. Cette loi confirme l’intérêt du Québec pour la mise en œuvre d’une gestion intégrée du Saint-Laurent. À ce titre, elle permet au ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques :
« […] de pourvoir, aux conditions qu’il fixe avec toute autorité gouvernementale concernée, à la mise en place de mécanismes de gouvernance propres à assurer, pour tout ou partie du Saint-Laurent, la concertation des utilisateurs et des divers milieux intéressés ainsi que la planification et l’harmonisation des mesures de protection et d’utilisation des ressources en eau et des autres ressources naturelles qui en dépendent […] ».
La mise en œuvre de la gestion intégrée du Saint-Laurent (GISL) permet d’étendre l’approche de gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) à l’ensemble du Québec méridional en complétant la couverture du territoire déjà visé par la gestion intégrée de l’eau par bassin versant mise en œuvre par le gouvernement du Québec.
La GISL se traduit par la tenue annuelle du Forum Saint-Laurent et par l’instauration progressive de tables de concertation régionales.