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Substances toxiques 2016-2021

Projets

Élaborer un projet d’évaluation des risques pour l’environnement et la santé attribuables aux effluents urbains dans la région de Québec

Les villes de Québec et de Lévis utilisent largement le fleuve, tant pour leur approvisionnement en eau potable que pour la pratique d’activités récréatives. Les deux villes y rejettent également leurs eaux usées, après les avoir traitées. De plus, à cette hauteur, le Saint-Laurent reçoit les rejets de plusieurs autres petites municipalités sises en amont des rivières Saint-Charles et Chaudière et sur leurs rives. Enfin, pour ajouter à la complexité du dossier, les marées viennent inverser le courant deux fois par jour, ce qui a pour effet d’accumuler et de concentrer les eaux usées dans les secteurs des émissaires, en plus de les transporter alternativement vers l’amont et vers l’aval.

Le projet consiste à mettre sur pied une équipe de travail afin d’évaluer les risques que représentent ces effluents pour l’écosystème et pour la santé humaine. Dans une première phase, une équipe multidisciplinaire, où seront représentées les différences instances concernées, sera constituée. Le projet sera élaboré en tenant compte de tous les aspects, dont le montage financier. Selon le financement obtenu, la seconde phase verra la réalisation du projet proprement dit.  

Étudier l’effet de l’ozonation des eaux usées de Montréal sur les organismes aquatiques

À elle seule, la ville de Montréal rejette 50 % des eaux usées du Québec. De nombreux contaminants, comme des résidus de médicaments, des retardateurs de flammes ou des produits de soins corporels, se retrouvent ainsi dans le fleuve. Les eaux usées de Montréal contiennent aussi des microorganismes pathogènes. La municipalité a donc décidé d’utiliser la technique de l’ozonation pour les éliminer. Une fois dans l’eau, l’ozone se transforme en oxygène, lequel ne crée pas de pollution par lui-même. Cependant, l’ozone est aussi un agent oxydant très puissant qui peut transformer certains contaminants du fleuve en sous-produits encore plus toxiques. De plus, la vie aquatique pourrait souffrir de l’excès d’oxygène apporté par les eaux traitées par l’ozonation.


Dans le cadre de ce projet, nos scientifiques étudieront la manière dont l’ozonation affecte les organismes aquatiques. Par ailleurs, ils identifieront les substances à risque et vérifieront comment elles se transforment et s’accumulent dans la faune aquatique tout au long de la chaîne alimentaire.

Étudier la présence des médicaments contre le cancer dans le Saint-Laurent et les effets qui y sont associés

Les effets des médicaments contre le cancer sur les organismes aquatiques ont été peu étudiés. Bien qu’ils soient généralement présents à de faibles concentrations dans les effluents municipaux, on les soupçonne d’être toxiques pour les cellules et l’ADN des organismes aquatiques, et d’entraîner chez eux des mutations et des cancers. Or, puisqu’ils sont peu dégradés dans les stations de traitement des eaux usées traditionnelles, ces médicaments, excrétés par les patients, risquent d’être détectés dans les milieux aquatiques.

Il est donc important d’acquérir des connaissances sur le potentiel de danger associé à ces substances pour être en mesure d’établir les risques qu’ils présentent pour le milieu aquatique. Les scientifiques mettront au point des méthodes pour analyser ces contaminants dans le fleuve. Ils surveilleront ainsi leur présence dans les eaux fluviales près de Montréal et au lac Saint-Pierre. Enfin, ils étudieront les effets de ces médicaments sur les invertébrés et les poissons.

Les données produites dans le cadre de cette étude permettront de déterminer l’étendue de la problématique associée à la présence de médicaments contre le cancer dans le fleuve Saint-Laurent. Ces résultats seront utilisés pour définir les besoins d’acquisition de connaissances ultérieurs sur ces substances.

Partager les connaissances scientifiques sur les contaminants organiques, y compris les contaminants d’intérêt émergent

Avec l’interdiction d’utiliser de nombreuses substances organiques, un suivi environnemental efficace, l’épuration des eaux usées et la sensibilisation de la population, la contamination des sédiments et des eaux du fleuve a grandement diminué au cours des 40 dernières années. Malgré ces efforts, de nouveaux contaminants continuent de voir le jour, comme les siloxanes, les phtalates, les polybromodiphényléthers (PBDE) et les nanoparticules. 

Ce nouveau projet vise la création d’une plateforme de rencontres où les scientifiques pourront partager leurs connaissances et élaborer une stratégie commune pour l’étude des contaminants présents dans l’écosystème fluvial. De tels échanges s’avèrent essentiels à cause de la complexité du fleuve. En effet, la variation des courants et des niveaux d’eau, la présence de différentes masses d’eau susceptibles d’influencer la dispersion des contaminants et leurs effets mettent en danger la faune aquatique.