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Décrire l'utilisation du chenal de navigation par les poissons

Contexte et description du projet

Désert faunique ou milieu de vie foisonnant? Depuis plus de 150 ans, le fond du fleuve est dragué, creusé et excavé pour permettre la navigation dans la voie maritime, de l’amont du lac Saint-Pierre jusqu’au-delà de Montréal. Quel effet ce façonnage a-t-il eu sur les communautés de poissons susceptibles de se trouver dans le chenal ainsi créé? N’est-ce pas un milieu de vie hostile aux poissons en raison de la profondeur, de la vitesse du courant et de l’absence de couvert végétal?

La question était restée sans réponse jusqu’ici, en raison de la difficulté d’échantillonner sécuritairement cette partie du fleuve où la vitesse du courant est rapide et le passage des cargos, fréquent. Le navire de recherche Lampsilis, acquis par l’Université du Québec à Trois-Rivières et conçu pour l’échantillonnage de ce type d’habitat, a permis au ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec d’explorer une longue portion du chenal de navigation et de mieux comprendre son utilisation et son importance dans le cycle vital des poissons du fleuve Saint-Laurent.

Résultats

Ce programme d’inventaire a porté sur la portion du tronçon fluvial du Saint-Laurent comprise entre le lac Saint-François et Deschaillons-sur-Saint-Laurent, y compris le lac des Deux Montagnes, et a comporté quatre missions d’échantillonnage de 2007 à 2009. En tout, 133 traits de chalut ont permis d’échantillonner les communautés de poissons dans quatre types d’habitats, soit le chenal, son talus, la zone littorale et les fosses naturellement profondes non utilisées pour la navigation marchande.

Les résultats révèlent que le chenal de navigation est un habitat fréquenté par une communauté de poissons diversifiée (27 espèces) et distincte de celles qui peuplent les autres habitats échantillonnés. L’esturgeon jaune, les deux espèces de doré (noir et jaune) et la barbue de rivière, des espèces d’intérêt pour les pêcheries sportive et commerciale, sont particulièrement répandus dans les habitats profonds (chenal et fosses naturelles). Les habitats profonds sont utilisés par les juvéniles de plusieurs espèces telles que l’esturgeon jaune, la barbue de rivière et l’alose savoureuse. Par ailleurs, les esturgeons jaunes de plus de 30 ans fréquentaient majoritairement les fosses naturelles.

Ce premier inventaire des poissons du chenal de navigation soulève maintenant la question de la cohabitation de la faune aquatique avec le trafic maritime, un enjeu important pour les pêcheries du Saint-Laurent dans le contexte du développement durable de l’industrie maritime. Dans une perspective de conservation de la biodiversité et de gestion durable des espèces d’intérêt pour les pêcheries, les résultats de cette première description soulignent aussi l’importance de travailler à maintenir une diversité d’habitats dans le tronçon fluvial du Saint-Laurent.

Les auteurs du rapport tiennent à remercier la Fondation de la faune du Québec pour son soutien à la diffusion des résultats de cet inventaire.

Consultez le rapport « Les poissons du chenal de navigation et des autres habitats profonds du fleuve Saint-LaurentLien externe ».

Consultez les cartes interactives présentant la répartition des espèces capturées sur le site Web de l’Observatoire global du Saint-Laurent : http://ogsl.ca/bio/Lien externe (choisir « Poissons » - « MFFP-UQTR-Lampsilis »).

Ministères participants

Gouvernement du Canada

  • Environnement et Changement climatique Canada

Gouvernement du Québec

  • Ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques
  • Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs